Construction bois
Monnet-Sève développe son CLT
Avec le panneau lamellé croisé PLX, Monnet-Sève Sougy veut devenir le premier producteur français dans ce domaine. Le groupe a ainsi investi dans un premier matériel de fabrication, simple à installer et à utiliser, qui va lui permet de commencer à servir un marché très demandeur. Il faut dire que toute son activité existante le poussait à se lancer dans ce domaine : la ressource, l’expérience du sciage et du classement des bois, la connaissance du rabotage et la maîtrise du collage grâce au bois lamellé. Mais là où le lamellé est maintenant un produit connu et standardisé, le bois lamellé croisé ne rentre pas dans une norme et son utilisation demande d’accompagner les bureaux d’études et les bureaux de contrôle. Là aussi, les moyens techniques et l’expérience de Monnet-Sève Sougy jouent un rôle. Le PLX est proposé avec tous les éléments de calcul mécanique, acoustique, sismique et de résistance au feu. Il en va de même pour la mise en oeuvre car même si le bois lamellé croisé est en pleine expansion, peu d’entreprises ont encore eu à en utiliser. L’objectif pour 2014 est décisif : produire près de 2000 mètres cubes en réalisant des chantiers références sous appréciation technique d’expérimentation afin de pouvoir obtenir l’avis technique qui permettra d’envisager un développement plus soutenu par la suite.
crédit photo : Monnet-Sève Sougy
Le PLX propose des panneaux en bois lamellé croisé plus grands que la concurrence
Pour la fabrication, Monnet-Sève Sougy a investi dans une presse à vide proposée par la société suisse Woodtec Fankhauser. Sa capacité de pression au mètre carré est de 9,5 tonnes avec une répartition très homogène des efforts. Elle permet de fabriquer des panneaux de 3 à 7 plis de 3,4 mètres de large sur 19,80 mètres de long et 280 millimètres d’épaisseur en format standard avec une tolérance de planéité de 0,2 millimètres, obtenue grâce à un rabotage de précision. Dans les faits, les panneaux dépasseront rarement les 13 mètres de long. Mais Monnet-Sève Sougy attend surtout un avantage de la largeur de la presse, qui permet de proposer des murs qui dépassent les 3 mètres de hauteur, soit plus que la concurrence. Une fois produits, les panneaux ne peuvent être usinés par la K2i 1250 de Hundegger, utilisée pour les poutres en lamellé mais dont la largeur ne suffit pas pour les panneaux en PLX. Ces panneaux seront taillés sur un nouveau centre d’usinage 5 axes à portique qui est en cours d’installation dans l’atelier. L’ensemble des opérations est conçu pour être piloté à partir du logiciel Cadwork qui équipe Monnet-Sève Sougy pour ses autres activités de transformation du bois. Les transferts des panneaux en PLX d’une machine à l’autre sont assurés par le pont-roulant déjà utilisé pour les grandes poutres en bois lamellé
Monnet-Sève Sougy est déterminé à devenir un acteur majeur du bois lamellé croisé
Commercialement, Monnet-Sève Sougy est prêt à relever le défi du PLX. L’équipement qu’elle a choisi pour fabriquer les panneaux est bien rodé puisqu’il est déjà installé dans une vingtaine d’entreprises dont des grands noms du bois lamellé croisé et ce depuis plus de dix ans. L’entreprise communique sur le PLX depuis plusieurs semaines déjà pour annoncer son arrivée : on a notamment vu quelques éléments sur le stand de l’entreprise à Batimat à la fin de l’année 2013. Les panneaux réalisés depuis ont servi à alimenter des projets internes dont un module 3D et des consturctions de maisons individuelles. Une ingénieure de l’Enstib a été embauchée pour s’occuper du développement du bois lamellé croisé. «Nous allons monter en puissance progressivement sur le PLX. Aussi bien pour la production que pour les ventes, nous prendrons le temps qu’il faut. Mais nous allons bâtir peu à peu une activité industrielle rentable pour répondre à la demande croissante de bois lamellé croisé. Et nous serons les premiers à le faire en France et qui plus est avec des bois français !», conclut Arnaud Grellet, directeur de l’unité de produits collés de Monnet-Sève Sougy.
(25/04/2014)