Notre-Dame
Les bons arguments de la charpente bois pour Notre-Dame
Dès le mois d'avril 2019, les bureaux d’études techniques de la construction bois regroupés au sein d’IBC plaidaient pour une reconstruction de la charpente sinistrée en bois. Sujet sensible et très médiatisé, la reconstruction de la charpente de Notre-Dame déchaîne les passions et suggère certainement quelques convoitises mais les bureaux d'études et les experts français de la construction bois ont de nombreux arguments à faire valoir.
crédit photo : notredamedeparis.fr
Nous disposons bien de la base de connaissance complète au sujet des charpentes en bois de la cathédrale parisienne.
Les derniers relevés complets ont été réalisés en 2015, en recourant aux procédés techniques les plus modernes. Pour reconstruire la charpente à l’identique, l’étude technique est déjà faite et validée par huit siècles de comportement ! Dans un tel cas de figure, les délais d’exécution ne seraient pas plus longs que pour les autres matériaux. Par ailleurs, une reconstruction en bois ne modifierait pas les descentes de charge, ce qui permettrait de respecter au mieux le fonctionnement de la structure en pierre existante et offrirait les meilleures garanties sur le comportement global à long terme. Qu'il s'agisse de chêne ou d'autres essences de bois français, fréquemment utilisées en charpente et dont le comportement est tout aussi fiable et maîtrisé.
Le choix du bois pour la nouvelle charpente de Notre-Dame s'appuie sur un savoir-faire local.
A ce jour, 700 charpentiers travaillent en France dans 30 entreprises de charpente qualifiées Patrimoine réparties sur l’ensemble du territoire national. Reconstruire Notre-Dame en bois, c’est s’appuyer sur l’ensemble du tissu économique de la filière bois de l’amont à l’aval (forêt, récolte, scierie, taillage, mise en oeuvre). D'autant plus que la ressource en bois de charpente français est abondante dans de nombreuses essences. Lors de l'incendie, la charpente en bois de chêne a rempli son office en résistant au feu suffisamment pour permettre l'évacuation. Aujourd’hui, de nombreuses solutions existent pour reconstruire en bois, tout en jugulant le risque d’incendies. Citons simplement les compartimentages coupe-feu, les dispositions d’extraction, l’instrumentation de l’édifice ou la mise en place de systèmes d’extinction actifs in situ.
Une reconstruction respectueuse du bâti initial constitue un attrait touristique
évident.
Il est possible de donner une visibilité internationale au projet en valorisant
le savoir-faire à la Française, en mettant en place des ateliers traditionnels sur le
parvis, qui pourraient même s’ouvrir à une participation des visiteurs. La
reconstruction peut stimuler une nouvelle forme de tourisme répondant mieux à
l’évolution actuelle des attentes du public. Un chantier participatif bas carbone, quelle meilleure image pour Notre-Dame et sa reconstruction ?
(15/04/2020)