Le futur de l’atelier de production

Pour Hermès, l'agence d'architecture Coldefy a voulu réinventer l’environnement de travail et créer un bâtiment à haute performance environnementale à structure et façade bois. La Maroquinerie de la Sormonne répond ainsi à une conception bioclimatique labellisée E4C2 ainsi qu’à une architecture alliant douceur, sobriété et sophistication technique, qui l’inscrivent de manière sensible et vertueuse dans la nature environnante et veut favoriser le bien-être de l’artisan.

Le projet, situé dans le parc d’activités de Tournes-Cliron, bénéficie d’un paysage vallonné, de bocages et de prairies. Coldefy l’a imaginé pour accueillir un village d’artisans au sein d’une grande maison horizontale, dont le dessin en plis forme une nouvelle canopée boisée.

Conçu de façon bioclimatique, le bâtiment, d’une surface de 5 700 m², est habillé d’un bardage en bois brûlé qui encadre de grandes façades vitrées. De l’intérieur du site, le regard embrasse la nature environnante. La traditionnelle toiture en shed des ateliers, qui offre une lumière optimale au travail de l’artisan, a été détournée pour retrouver un toit vitré à double pans au nord, dont un débord le protège de la lumière du sud.

À l’intérieur du bâtiment, une charpente en diagrid prolonge la symbolique de la maison, ici le lieu de vie des artisans. Pour faire écho à l’esprit de transmission des savoir-faire qui fonde le modèle artisanal d’Hermès, l’enchaînement des espaces a été pensé pour favoriser le dialogue et le partage des connaissances, dans une atmosphère propice à la concentration.

La structure primaire est en bois avec uniquement une dalle de plancher en béton. Les façades sont conçues avec des menuiseries en aluminium de teinte foncée et d’une vêture en bois brûlé, tenus par une ossature bois, tantôt ajourée pour devenir claustra, tantôt pleine.

L’origine du bois est locale, à base de pin Douglas, essence exploitée dans les Ardennes. Ayant pour origine une technique traditionnelle japonaise du 18e siècle pour rendre le bois imputrescible, ce traitement original assure au bois une longévité exceptionnelle grâce une solidité décuplée. Ne nécessitant aucun entretien, avec une résistance accrue au feu et aux UV, le bois brûlé a une durée de vie supérieure à 80 ans. C’est aussi pour son esthétique, allant du gris léger jusqu’à des noirs profonds aux reflets bleutés, que ce matériau a été choisi.

Enfin le revêtement de la toiture est en bac acier noir, une teinte proche du bois brûlé.

Ce prix est décerné conjointement au maître d'ouvrage et à l'architecte d'un projet qui se distingue par sa qualité architecturale et environnementale, sa réponse adaptée à la commande, sa capacité d'innovation et son aptitude à être apprécié par ses occupants. "C’est une même conception de la responsabilité environnementale, humaine et sociale, d’une éthique de l’esthétique et de la qualité durable qui a réuni Hermès et l’agence Coldefy, autour du projet de la Maroquinerie de la Sormonne. Nous sommes très fiers et honorés de recevoir le Prix AMO, qui récompense nos engagements communs", ont commenté Isabel Van Haute et Thomas Coldefy.

Coldefy compose des équilibres environnementaux, urbains et sociaux qui repoussent les limites de la ville et du vivant.

Après avoir collaboré avec des agences internationales de renom à Londres, New York et Paris, Thomas Coldefy et Isabel Van Haute rejoignent en 2006 l’agence Coldefy, qu’ils codirigent aujourd’hui. La même année, ils remportent le concours international du Hong Kong Design Institute, devant 162 équipes. Ils imaginent un nouveau pragmatisme, où l’expérience sociale et sensorielle, la dynamique de l’individu et celle de la communauté, les circulations et le programme influencent la forme. L’agence signe avec ce projet un manifeste pour une architecture sensible, qui incarne leur approche, leurs valeurs et lance le studio.

Avec des réalisations et des chantiers en cours dans le monde entier, Coldefy s’engage aujourd’hui dans les projets publics et privés de toutes échelles et couvre de nombreux domaines d’activité : éducation, culture, sport, logement, commerce, urbanisme. Finesse, monumentalité, urbanité et souci du détail composent la signature de l’agence, qui se distingue par son dynamisme et sa créativité, s’appuyant sur des pratiques durables et innovantes, en phase avec les défis environnementaux d’aujourd’hui et de demain.

En 2022, en reconnaissance du travail, de l’engagement et de la contribution de l’agence au rayonnement artistique de la France, la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, nomme Thomas Coldefy au grade de Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres. En 2023, Coldefy remporte – avec CRA-Carlo Ratti Associati – le concours d’architecture pour le Pavillon France à l’Exposition Universelle d’Osaka 2025.