Machines et outillage
Retour sur Biesse Inside 2012
Stefano Porcellini, directeur général du groupe Biesse, le reconnaît volontiers, le marché européen est difficile en ce moment et a même tendance à se réduire. Si la France et l’Allemagne sont encore en croissance pour Biesse, les autres pays sont plutôt en retrait, à peine contrebalancés par le vif développement de la Russie et de la Turquie. Pour défendre ses parts de marché, Biesse a donc décidé de proposer des nouvelles solutions pour le travail du bois massif, l’usinage de panneaux et la fabrication de fenêtres. Ces deux dernières années ont donné lieu à des investissements très importants. D’une part, pour répondre à la demande de flexibilité de la production avec de nouvelles machines. D’autre part, pour prendre pied hors d’Europe et des Etats-Unis et profiter du dynamisme des marchés des pays émergents.
crédit photo : Cmp Bois / Emmanuel Bourdillat Des nouveaux produits pour des nouveaux besoins
Lors des récentes portes ouvertes Biesse Inside, du 27 au 29 septembre 2012, l’orientation de ces nouveaux produits était symbolisée par deux machines : l’UniLine et la Rover BG. Cette dernière est un centre d’usinage à portique mobile en appui sur les deux côtés du bâti, une structure dite de type Gantry, avec double motorisation qui atteint une vitesse vectorielle de 120m/min. Son passage de pièce de 200mm et ses axes Z indépendants permettent de travailler des éléments d’aggloméré, de bois massif ou de multistrate. Le blocage des pièces sur le plan de travail est effectué soit en manuel, soit avec des plans positionnables automatiquement. En outre, en utilisant le système et les modules complémentaires CFT, la machine peut réaliser des usinages en imbrication de type nesting. La Rover BG est une machine robuste, pour tous les usages, disponible en 4 ou 5 axes. De son côté, l’UniLine est dédié à une seule fabrication : les fenêtres. Dernier né de la gamme des multicentres, il occupe seulement 30m2, magasin d’outils et systèmes de chargement et de déchargement des pièces compris. Mais surtout, il permet de produire quatorze fenêtres en huit heures avec un opérateur, lequel n’a ni besoin d’être menuisier, ni l’obligation de surveiller la machine en permanence. Le prélèvement et le positionnement des carrelets sur les étaux sont complètement automatiques, tout comme le prélèvement des pièces usinées et le dépôt sur le plan de déchargement. Pendant que l’UniLine produit, l’opérateur peut s’occuper de découpe, rabotage, assemblage, contrôle qualité.
Biesse Inside, un regard sur le savoir-faire industriel
négliger pour stimuler l’activité et les dixièmes portes ouvertes Biesse Inside font bien sûr partie de cet arsenal de mesures. "L’événement Biesse Inside nous donne l’occasion exceptionnelle de présenter aux clients du monde entier les produits Made In Biesse ainsi que l’innovation technologique de nos solutions" commente Stefano Porcellini. C’est aussi l’occasion de montrer aux 1200 clients qui ont fait le déplacement, l’organisation millimétrée de l’atelier de fabrication des machines. Passée depuis quatre ans au «?lean manufacturing?», l’usine italienne est en effet devenue un modèle de productivité. Ce système, conçu au départ par Toyota et popularisé en Europe par les ingénieurs de Porsche, consiste à rationaliser les lignes de production, en répartissant les opérations de fabrication en étapes de même durée. Ainsi, un centre d’usinage est-il assemblé en quinze stations de 190 minutes. Toutes les trois heures dix, l’ensemble des machines en production avance d’un cran en passant d’une station à la suivante. Grâce à cette organisation, la production d’une machine ne demande plus que huit jours et demi au lieu de trois semaines, le tout avec 20% d’opérateurs en moins. Une performance protégée jalousement et que l’on a pas le droit de photographier.
(15/12/2012)