Scierie mobile à façon
Originaire du Pas de Calais, Baptiste Jansens s’est lancé dans le sciage à façon en 2009 et sa réussite démontre qu’avec un bon outil, bien utilisé, le bois demeure un secteur porteur, même dans les périodes les plus troublées. Pourtant, au départ, rien ne destinait ce fils d’agriculteur à cette activité. Son parcours au lycée agricole puis à l’université, en biologie végétale, menait droit à l’exploitation familiale de 150 hectares à Saint-Georges, près de Hesdin, dans le sud du Pas-de-Calais. C’est d’ailleurs là qu’il débute sa carrière pendant deux ans. Mais le jeune homme veut voir d’autres horizons et décide de partir pour le Canada.
crédit photo : Wood Mizer
L’appel de la forêt canadienne
C’est Outre-atlantique que son chemin bifurque, après un poste dans une exploitation de maïs. Il trouve alors une place chez l’exploitant d’une scierie Wood-Mizer. Là, au contact du terrain, l’activité de scierie mobile le séduit, lui qui s’est senti depuis toujours attiré par le bois. A son retour en France, il décide donc d’investir dans sa propre machine. Il opte pour une scierie à ruban LT70 diesel semi-industrielle et un pick-up destiné à la déplacer. L’investissement est de 75.000 € avec un remboursement prévisionnel sur sept ans. Pour amorcer l’activité, Baptiste Jansens s’appuie sur les qualités de son matériel : la capacité à débiter des planches très minces et à intervenir chez ses clients. Grâce à sa mobilité, il peut couvrir tout le Pas-de-Calais et le nord de france. Progressivement, il travaille pour des agriculteurs, des propriétaires forestiers privés, des professionnels du bois et des constructeurs de maisons à ossature bois, qui apprécient le sciage à façon et sa rapidité d’intervention.
Prêt à profiter de la reprise
Le démarrage est modeste mais suffisant pour convaincre une scierie locale de travailler en collaboration régulière avec lui, soit sur des sciages spéciaux, soit en débordement d’activité. Un coup de pouce bien venu, qui lui fournit 20% de son activité à ce jour, et pour la scierie, un appoint dans sa capacité de production. Pendant sa première année, il a traité 700 m3 de bois, légèrement moins que ses prévisions. Cette année, il aimerait transformer 900 m3 mais il reconnaît que la récession risque de le plafonner à nouveau 700 m3 car, chez les constructeurs, moins de clients parviennent à obtenir un crédit. Alors, en attendant la reprise du secteur, il va jusqu’à emmener sa scierie dans le sud-ouest, de façon occasionnelle, pour scier une partie des pins maritimes et des peupliers endommagés par l’ouragan Klaus. Une belle démonstration de volonté.
(25/03/2010)